Retour au bercail
Retour au bercail
Shawinigan, c’est ma ville! J’y vis, j’y travaille et j’y investis !
J’adore Shawi, mais je l’ai déjà̀ BOUDÉE…. Oui, j’ai fait ça! Je me suis un jour exilée à la grande ville! T’sé, là où il y a de la vie, autant le jour que la nuit. Où on peut manger dans les restos à toute heure de la journée et ça, même en plein lundi! Et dire que je suis partie là-bas pour retrouver une certaine tranquillité…Tout un paradoxe! Je sais, que ça peut avoir l’air d’un non-sens, mais laisse-moi te raconter…
Déjà adolescente, Montréal me captivait. Aussitôt que j’avais une occasion pour passer un peu de temps dans la grande ville, « go! » mon baluchon était toujours prêt pour partir à l’aventure. Que ce soit en sortie scolaire ou pour passer quelques jours chez ma tante, l’excitation était la même! Du plus loin que je me rappelle, je voulais m’y installer, y faire ma vie d’adulte. Tu comprendras que ce n’est pas ce qui s’est passé en réalité, mais ça m’a permis de vraiment faire le parallèle entre ces deux styles de vie bien différents : la petite et la grande ville. Je continue…
Au printemps 2004, une opportunité s’est présentée à moi : aller vivre à Montréal !!! Que faire? J’avais tellement le goût! J’avais 28 ans, une maison, deux emplois. J’étais monoparentale… « Non mais es-tu folle ?! », c’est la première chose qui m’est venue à l’esprit. Après mûre réflexion et avec la bénédiction de mon Papi, celui qui a toujours su m’aider dans mes grandes décisions, j’ai décidé de faire le grand saut. J’ai fait toutes les démarches nécessaires pour que tout soit le plus simple possible. En juillet, j’ai « paqueté mes petits » (expression québécoise signifiant : « j’ai fait mes bagages »), loué ma maison au Lac-à-la-tortue, quitté mes emplois et je suis partie avec ma fille pour m’installer à Montréal! Pas de travail, très peu de réseau, un petit appartement dans Rosemont… C’était une grosse sortie de zone de confort, mais j’étais tellement excitée par le défi.
Quelle était ma motivation? Eh bien, un mélange de rêve de jeunesse, une soif de changement, une envie de découvrir, d’explorer, de partir tout simplement…. Mais la paix, le calme, je pense que c’est surtout ce dont j’avais besoin. Est-ce que c’était pour fuir mes démons? Je ne crois pas. J’avais plutôt besoin d’une pause pour mieux les comprendre.
Vivre dans une grande métropole avec autant d’habitants, me sentir seule et l’apprécier grandement; c’est ce qui m’arrivait! Je vivais l’instant présent, je n’avais plus de références. Je devais écrire un nouveau chapitre de ma vie, une nouvelle histoire. Je crois que cette « retraite » m’a amené à me retrouver en tant que femme, mère et professionnelle. Deux mots : tranquillité, légèreté. Égoïstement, ce départ m’a permis de ne penser qu’à moi et à ma fille, mon univers, de remettre mes pendules à l’heure. Cette escapade de quelques années dans la grande ville. Avec toute la diversité culturelle qu’elle peut offrir, a énormément contribué à mon dépassement de soi, à mon apprentissage et à mon ouverture d’esprit.
Les années ont défilées. J’ai acquis beaucoup d’expérience et de connaissances et j’ai atteint une plus grande maturité. Acceptation, pardon et résilience; ces mots ont pris toute leur signification dans ma vie. Ma quête m’a amenée à faire tellement de belles prises de conscience, à mieux me connaître ou devrais-je dire, à me redécouvrir.
Mon réseau grandissait, les opportunités se bousculaient à ma porte, ma carrière fleurissait et pourtant, malgré toute cette belle vie, j’avais l’impression que ce n’était qu’un passage pour moi. Avez-vous déjà eu la sensation qu’un chapitre de votre vie tire à sa fin, sans vraiment comprendre pourquoi? Je me sentais entre deux pages, je me questionnais sur mon avenir, sur celui de ma fille. Où en étais-je avec mes démons? La réponse? Forte, assumée, posée et sereine! Après quatre merveilleuses et belles années, ma petite voix intérieure m’a parlé : « Hey fille ça se pourrais-tu, que ce soit maintenant l’heure de rentrer à la maison? ».
C’est ainsi qu’en juin 2008, j’ai finalement plié bagages et je que je suis rentrée au bercail; à Shawi !!! J’étais prête, solide et confiante. C’est à̀ ce moment-là̀ que je suis mise à̀ apprécier toute sa tranquillité́, celle que je ne voyais même plus dans mon ancienne vie! Je redécouvrais Shawinigan…. Ma ville! Avec sa beauté, ses paysages à couper le souffle, sa grandeur majestueuse ornée de toute cette belle verdure. Et que dire de ce magnifique cours d’eau dont dame nature l’a gâté: la rivière St-Maurice! Que c’était bon de respirer à nouveau à pleins poumons, tout cet air pur!
Et c’est là qu’a commencé un autre chapitre de mon histoire. J’ai retrouvé ma famille, mes amis et mes repères. Ma vision de la vie a changée. Mon côté nomade m’a quitté tranquillement pour faire place à la stabilité, à l’engagement. J’ai compris que s’engager ne te prive pas de ta liberté, mais fait plutôt partie de ton accomplissement personnel.
Je me suis ancrée, j’ai investi et construit. Ce retour a été plus difficile que je ne l’aurais cru. J’ai travaillé fort et sans relâche. Courage, acharnement, endurance; voilà trois mots que je retiens. Je suis aujourd’hui propriétaire d’une entreprise, partenaire d’affaire en immobilier avec mon mari, amoureuse, heureuse, comblée et fière de ce que nous avons bâti. Je savoure pleinement la vie dans mon havre de paix aux abords de la St-Maurice et je suis en constante gratitude devant ce magnifique paysage.
Une des choses que j’apprécie de mon travail de coiffeuse, c’est quand les gens me racontent pourquoi ils ont adopté́ Shawi ou ce qu’ils apprécient tant de leur qualité de vie ici. J’adore les écouter! Ce qui en ressort, c’est surtout le côté paisible de Shawinigan ainsi que la facilité à créer y des liens, à se faire un réseau. Les Shawiniganais sont tellement hospitaliers et généreux! Je ne vous relaterai pas toutes ces belles histoires que j’ai entendues, mais une chose est sûre, c’est qu’à chaque fois, ces témoignages sont comme une douce chanson à mes oreilles.
On a tous un endroit qui nous rend calme, qui nous permet de profiter de la vie comme on l’entend. On a tous un havre de paix, un « Shawi »! Il est souvent là, tout près, sous nos yeux, mais il s’agit parfois de s’en éloigner un peu pour mieux l’apprécier au retour!
Si un jour tu passes par ma ville, n’hésite pas, viens me saluer, on pourra en jaser!
À bientôt!
Vallamultipassionnée
xx